Clara Duch 
Óleos

De una rama nevada a otra, de estos años,
Pasados sin que asuste viento alguno a sus hojas, 
Se hacen derramamientos de la luz 
Por momentos, al avanzar en el silencio. 

Y si no es infinito este polvo no care 
Ya no sabemos bien si existe un mundo 
Aún o si recogemos en las manos mojadas 
Un cristal de realidad perfectamente pura.

Colores con el frío más densos, azul, púrpura, 
Que llamáis de más lejos que el fruto, 
¿Sois nuestro sueño que en vez de borrarse 
Se convierte en presencia y en vía? 

El cielo mismo tiene nubes de ésas 
Cuya evidencia es hija de la nieve, 
Y si nos damos vuelta hacia el camino blanco, 
Es la misma la luz y es la misma paz.

Yves Bonnefoy, Sobre ramas cargadas de nieve

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D’UNE branche neigeuse à l’autre, de ces années, 
Qui ont passé sans qu’aucun vent n’effraie leurs feuilles,
Se Font des éparpillements de la lumière 
À des moments, comme nous avanÇcons dans ce silence.

Et cette poudre ne retombe qu’infinie, 
Nous ne savons plus bien si un monde existe 
Encore, ou si nous recueillons sur nos mains mouillées 
Un cristal de réalité parfaitement pure. 

Couleurs avec le froid plus denses, bleus et pourpres 
Qui appelez de plus loin que le fruit, 
Êtes-vous notre rêve qui moins s’efface 
Qu’il ne se fait la prescience et la voie? 

Le ciel a bien lui-même ces nuées 
Dont l’evidence est fille de la neige, 
Et si nous tournons vers la route blanche, 
Dont l’evidence est fille de la neige, 
C’est la même lumière et la même paix.

Yves Bonnefoy, Sur des branches chargées de neige

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